PROCÉDURES DEVANT LE TRIBUNAL DE COMMERCE
Votre représentation juridique à Paris et Bobigny
LE TRIBUNAL DE COMMERCE : JURIDICTION SPÉCIALISÉE
Le Tribunal de Commerce est la juridiction compétente pour juger les litiges entre commerçants, entre sociétés commerciales, ou relatifs aux actes de commerce.
Composé de juges consulaires (juges élus parmi les commerçants), le tribunal de commerce bénéficie d’une expertise économique et d’une connaissance concrète du monde des affaires.
Compétences du Tribunal de Commerce
Le tribunal de commerce est compétent pour :
Contentieux commerciaux :
- Litiges entre commerçants
- Contestations relatives aux actes de commerce
- Litiges entre associés de sociétés commerciales
- Actions en paiement de créances commerciales
- Concurrence déloyale entre professionnels
Procédures collectives :
- Sauvegarde, redressement judiciaire, liquidation judiciaire
- Procédures de surendettement des entrepreneurs individuels
- Actions en responsabilité des dirigeants
Autres matières :
- Inscription et radiation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS)
- Contestations relatives aux fonds de commerce
- Baux commerciaux (dans certains tribunaux)
- Effets de commerce (lettre de change, billet à ordre)
LES PRINCIPALES PROCÉDURES DE RECOUVREMENT
Face à un impayé commercial, plusieurs voies procédurales s’offrent au créancier selon l’urgence, la nature de la créance et l’existence ou non de contestations.
I. L’INJONCTION DE PAYER : LA PROCÉDURE RAPIDE
Principe et avantages
L’injonction de payer est une procédure simplifiée, rapide et économique permettant d’obtenir un titre exécutoire contre un débiteur qui ne paie pas une créance certaine, liquide et exigible.
Avantages majeurs : ✓ Rapidité : décision en quelques jours à quelques semaines
✓ Économie : pas de frais d’assignation ni d’audience contradictoire initiale
✓ Simplicité : requête unilatérale sans présence obligatoire du débiteur
✓ Efficacité : titre exécutoire permettant les saisies
Conditions d’application
La créance doit être :
1. Certaine :
- Existence incontestable de la dette
- Fondée sur un contrat, une facture, un bon de commande
2. Liquide :
- Montant déterminé et chiffré avec précision
- Pas d’évaluation complexe nécessaire
3. Exigible :
- Échue et immédiatement payable
- Aucun délai de paiement en cours
- Pas de condition suspensive
Nature de la créance :
- Créance commerciale (entre professionnels)
- Résultant d’un contrat ou d’une obligation légale
- Montant déterminé (pas de dommages-intérêts non évalués)
Procédure
Étape 1 : Dépôt de la requête
Le créancier dépose au greffe du tribunal de commerce :
- Une requête en injonction de payer (formulaire Cerfa)
- Les pièces justificatives : factures, contrat, bon de commande, mise en demeure
- Le calcul détaillé de la créance (principal + intérêts + frais)
Compétence territoriale :
- Tribunal du domicile du débiteur
- Ou tribunal du lieu de livraison effective de la chose
- Ou tribunal du lieu d’exécution de la prestation de services
Étape 2 : Examen par le juge
Le président du tribunal ou un juge délégué examine la requête sans audience et sans entendre le débiteur.
Deux issues possibles :
Ordonnance portant injonction de payer :
- Le juge estime la demande justifiée
- Il rend une ordonnance enjoignant au débiteur de payer
- Total ou partiel selon les justificatifs
Rejet de la requête :
- Le juge estime la demande non fondée ou incomplète
- Décision non motivée et non susceptible de recours
- Le créancier doit alors assigner au fond
Étape 3 : Signification de l’ordonnance
L’ordonnance d’injonction de payer doit être signifiée au débiteur par huissier dans un délai de 6 mois.
La signification doit mentionner :
- Le montant à payer
- Les voies de recours
- Le délai d’opposition (1 mois)
Étape 4 : Réaction du débiteur
Le débiteur dispose d’un mois à compter de la signification pour :
Former opposition :
- Contestation de la créance (existence, montant, exigibilité)
- Demande de délais de paiement
- Compensation avec une créance réciproque
- L’opposition rend l’ordonnance caduque
- Une procédure contradictoire s’engage alors devant le tribunal
Ne pas réagir :
- L’ordonnance devient définitive
- Elle acquiert force exécutoire
- Plus aucun recours possible
Payer volontairement :
- Fin de la procédure
- Évite les frais d’exécution forcée
Étape 5 : Apposition de la formule exécutoire
Si le débiteur n’a pas formé opposition dans le délai :
- Le créancier demande au greffe l’apposition de la formule exécutoire
- L’ordonnance devient un titre exécutoire
- Le créancier peut procéder aux saisies (comptes bancaires, biens mobiliers, etc.)
Gestion de l’opposition
L’opposition : un droit absolu
Le débiteur peut toujours former opposition, même sans motif légitime apparent. L’opposition a un effet suspensif.
Conséquences de l’opposition :
- L’ordonnance d’injonction de payer perd tout effet
- Le dossier est renvoyé devant le tribunal pour une audience contradictoire
- La procédure devient identique à une assignation classique
- Les parties échangent leurs conclusions
- Une audience contradictoire est organisée
- Le tribunal rend un jugement au fond
Stratégie face à l’opposition :
- Préparer un dossier solide dès le départ
- Anticiper les contestations possibles
- Rassembler tous les justificatifs probants
- Présenter des conclusions écrites argumentées
Délais moyens
Sans opposition :
- Obtention de l’ordonnance : 2 à 6 semaines
- Signification : 1 à 2 semaines
- Délai d’opposition : 1 mois
- Apposition formule exécutoire : 1 semaine
- Total : 2 à 3 mois environ
Avec opposition :
- Délai jusqu’à l’audience : 3 à 12 mois selon l’encombrement du tribunal
- Procédure identique à une assignation au fond
II. LE RÉFÉRÉ PROVISION : LA PROCÉDURE D’URGENCE
Principe et intérêt
Le référé provision est une procédure d’urgence permettant d’obtenir rapidement le paiement d’une provision (avance) sur une créance non sérieusement contestable.
Spécificités :
- Procédure contradictoire avec audience
- Décision en quelques semaines
- Jugement immédiatement exécutoire (exécution provisoire de droit)
- Permet d’obtenir un paiement rapide en attendant un jugement au fond
Conditions d’application
1. Urgence :
- Situation nécessitant une décision rapide
- Risque d’aggravation du préjudice
- Nécessité d’une trésorerie immédiate
2. Créance non sérieusement contestable :
- La créance doit être évidente dans son principe et son montant
- Aucune contestation sérieuse de fond
- Preuves incontestables (contrat, factures, attestations)
3. Pas d’atteinte au fond :
- Le juge des référés ne peut trancher le fond du litige
- Il ne peut qu’ordonner le paiement d’une provision
- Le débat sur le fond reste réservé
Procédure
Assignation en référé :
- Assignation du débiteur par huissier
- Délai de convocation réduit (parfois quelques jours en cas d’urgence extrême)
- Mention de l’urgence et des motifs
Audience contradictoire :
- Les parties comparaissent devant le président du tribunal ou un juge délégué
- Débats oraux et/ou écrit (conclusions)
- Le juge entend les arguments de chaque partie
Ordonnance de référé :
- Décision rendue généralement sous 15 jours à 1 mois
- Exécution provisoire de droit : immédiatement applicable
- Permet de procéder aux saisies sans attendre l’expiration des délais de recours
Recours :
- Appel possible devant la Cour d’appel
- Mais l’exécution provisoire continue pendant l’appel
Montant de la provision
Le juge accorde généralement :
- Une provision sur le montant réclamé (rarement la totalité)
- Correspondant à la part incontestable de la créance
- Souvent 50% à 80% du montant demandé
Le créancier peut ensuite :
- Assigner au fond pour obtenir le solde
- Ou se satisfaire de la provision si le débiteur règle
Avantages et inconvénients
Avantages : ✓ Très rapide (quelques semaines)
✓ Exécution immédiate
✓ Pression forte sur le débiteur
✓ Permet de pallier des difficultés de trésorerie
Inconvénients : ✗ Plus coûteux qu’une injonction de payer (assignation, avocat recommandé)
✗ Procédure contradictoire (le débiteur peut se défendre)
✗ Risque de ne pas obtenir la totalité de la créance
✗ Ne règle pas définitivement le litige (provision seulement)
III. L’ASSIGNATION AU FOND : LA PROCÉDURE COMPLÈTE
Principe et objet
L’assignation au fond est la procédure classique et complète devant le tribunal de commerce. Elle permet un examen approfondi du litige avec débats contradictoires.
Utilisation :
- Lorsque la créance est contestable (montant, principe, exigibilité)
- En cas d’échec d’une injonction de payer (opposition)
- Pour des litiges complexes nécessitant instruction
- Pour obtenir des dommages-intérêts ou des mesures spécifiques
Procédure
1. Assignation
Le demandeur fait délivrer une assignation par huissier au défendeur.
Contenu de l’assignation :
- Identité des parties
- Objet de la demande
- Exposé des moyens de fait et de droit
- Pièces justificatives
- Convocation à l’audience d’orientation
Délais de comparution :
- Minimum 15 jours entre l’assignation et l’audience
- Peut être réduit en cas d’urgence (référé)
2. Mise en état
Audience d’orientation :
- Première audience pour fixer le calendrier de la procédure
- Vérification de la compétence du tribunal
- Fixation des délais pour l’échange des conclusions
Échange de conclusions :
- Les parties échangent leurs conclusions écrites
- Arguments juridiques et pièces à l’appui
- Plusieurs tours de conclusions possibles
Instruction :
- Le juge peut ordonner des mesures d’instruction :
- Expertise
- Production de pièces complémentaires
- Audition de témoins
- Comparution personnelle des parties
3. Audience de plaidoirie
- Débats oraux devant le tribunal
- Plaidoiries des avocats (facultatives mais recommandées)
- Clôture des débats
4. Délibéré et jugement
- Le tribunal met l’affaire en délibéré
- Décision rendue sous quelques semaines à plusieurs mois
- Notification du jugement aux parties
5. Voies de recours
- Appel devant la Cour d’appel (délai : 1 mois)
- Pourvoi en cassation (en cas d’erreur de droit)
Délais moyens
- Procédure complète : 6 mois à 2 ans selon la complexité et l’encombrement du tribunal
- Variable selon les juridictions (Paris souvent plus long que Bobigny)
Avantages et inconvénients
Avantages : ✓ Examen approfondi du litige
✓ Possibilité de demander des dommages-intérêts
✓ Instruction contradictoire complète
✓ Jugement sur le fond définitif
Inconvénients : ✗ Procédure longue
✗ Coûteuse (honoraires d’avocat, frais d’huissier)
✗ Aléa judiciaire
✗ Pas d’exécution provisoire automatique
LES PROCÉDURES COLLECTIVES
Le tribunal de commerce joue un rôle central dans le traitement des difficultés des entreprises.
Les différentes procédures
1. La procédure de sauvegarde
Objectif : Permettre à une entreprise en difficulté mais non en cessation des paiements de se réorganiser.
Conditions :
- Entreprise confrontée à des difficultés insurmontables
- Pas encore en cessation des paiements
- Demande volontaire du dirigeant
Effets :
- Gel des poursuites des créanciers
- Nomination d’un administrateur judiciaire
- Élaboration d’un plan de sauvegarde
2. Le redressement judiciaire
Objectif : Permettre la poursuite de l’activité, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif.
Conditions :
- Entreprise en cessation des paiements depuis moins de 45 jours
- Possibilité de redressement
Effets :
- Arrêt des poursuites individuelles
- Nomination d’un administrateur et d’un mandataire judiciaire
- Période d’observation (6 à 18 mois)
- Plan de continuation ou de cession
3. La liquidation judiciaire
Objectif : Mettre fin à l’activité et réaliser l’actif pour payer les créanciers.
Conditions :
- Cessation des paiements
- Redressement manifestement impossible
Effets :
- Cessation de l’activité
- Nomination d’un liquidateur judiciaire
- Vente des actifs
- Répartition du produit entre les créanciers
Notre accompagnement
Pour les entreprises en difficulté : ✓ Conseil avant ouverture de la procédure
✓ Préparation du dossier de sauvegarde ou redressement
✓ Assistance lors de la déclaration de cessation des paiements
✓ Défense des intérêts du débiteur pendant la procédure
✓ Négociation du plan de continuation
Pour les dirigeants : ✓ Défense face aux actions en responsabilité
✓ Contestation des mesures d’interdiction de gérer
✓ Défense pénale (banqueroute, abus de biens sociaux)
Pour les créanciers : ✓ Déclaration de créances
✓ Contestation du plan proposé
✓ Demande de relevé de forclusion
✓ Revendication de biens
AUTRES CONTENTIEUX DEVANT LE TRIBUNAL DE COMMERCE
Contentieux contractuels
- Rupture de contrats commerciaux
- Inexécution ou mauvaise exécution
- Contestation de garanties
- Litiges de distribution
Contentieux entre associés
- Abus de majorité ou de minorité
- Exclusion d’associé
- Contestation de délibérations
- Dissolution judiciaire
Concurrence déloyale
- Dénigrement
- Confusion
- Désorganisation
- Parasitisme économique
Fonds de commerce
- Contentieux de cession
- Opposition de créanciers
- Privilège du vendeur
- Location-gérance
NOTRE ACCOMPAGNEMENT DEVANT LE TRIBUNAL DE COMMERCE
Conseil stratégique
✓ Analyse de votre situation et des chances de succès
✓ Choix de la procédure la plus adaptée (injonction, référé, fond)
✓ Évaluation des coûts et des délais
✓ Négociation amiable préalable si possible
Représentation en justice
✓ Rédaction de toutes les pièces de procédure (requête, assignation, conclusions)
✓ Constitution du dossier probant avec justificatifs
✓ Représentation aux audiences
✓ Plaidoiries devant le tribunal
✓ Suivi de la procédure jusqu’au jugement
Exécution des décisions
✓ Signification des jugements
✓ Mise en œuvre des voies d’exécution
✓ Saisies conservatoires et exécutoires
✓ Recouvrement effectif des créances
Voies de recours
✓ Appel des décisions défavorables
✓ Opposition aux ordonnances d’injonction de payer
✓ Pourvoi en cassation si nécessaire
NOTRE ZONE D’INTERVENTION
Nous intervenons principalement devant :
Tribunal de Commerce de Bobigny
- Compétence sur la Seine-Saint-Denis (93)
- Proximité géographique de notre cabinet
- Connaissance approfondie de la juridiction
- Relations professionnelles avec les greffiers et juges
Tribunal de Commerce de Paris
- Compétence sur Paris (75)
- L’un des plus importants tribunaux de commerce de France
- Expertise des contentieux complexes et à forts enjeux
Autres juridictions d’Île-de-France
Nous plaidons également devant :
- Tribunal de Commerce de Créteil (94)
- Tribunal de Commerce de Nanterre (92)
- Tribunal de Commerce de Versailles (78)
- Tribunal de Commerce d’Évry (91)
- Tribunal de Commerce de Meaux (77)
- Tribunal de Commerce de Melun (77)
- Tribunal de Commerce de Pontoise (95)
Intervention nationale
Notre cabinet peut également intervenir devant tous les tribunaux de commerce de France selon les besoins de nos clients.
POURQUOI NOUS CHOISIR ?
Expertise du contentieux commercial
✓ Maîtrise de toutes les procédures devant le tribunal de commerce
✓ Pratique régulière et connaissance des juridictions franciliennes
✓ Expérience des négociations et des plaidoiries
Réactivité
✓ Intervention rapide en cas d’urgence (référés)
✓ Disponibilité pour les situations critiques
✓ Réponse sous 24/48h aux demandes
Pragmatisme
✓ Recherche de solutions amiables prioritaire
✓ Évaluation réaliste des chances de succès
✓ Transparence sur les coûts et délais
✓ Défense vigoureuse de vos intérêts
Accompagnement global
✓ Conseil avant contentieux
✓ Représentation en justice
✓ Exécution des décisions
✓ Suivi jusqu’au recouvrement effectif
SITUATIONS URGENTES
Nous intervenons en urgence pour :
⚡ Référés commerciaux (cessation de troubles, mesures conservatoires)
⚡ Injonctions de payer à déposer rapidement
⚡ Oppositions à des injonctions de payer
⚡ Saisies conservatoires avant jugement
⚡ Déclaration de cessation des paiements (délai de 45 jours)
⚡ Contestation de redressement ou liquidation judiciaire
PREMIÈRE DÉMARCHE
Face à un impayé commercial ou un litige avec un partenaire commercial :
- Tentez une solution amiable : mise en demeure, négociation
- Consultez un avocat pour évaluer vos options
- Rassemblez vos justificatifs : contrats, factures, échanges, preuves
- Agissez rapidement : les délais de prescription courent
Le recouvrement de créances et le contentieux commercial nécessitent une expertise juridique et une connaissance pratique des tribunaux de commerce. Confiez-nous la défense de vos intérêts pour maximiser vos chances d’obtenir gain de cause.